Certains noms voyagent discrètement, mais laissent derrière eux une impression durable partout où ils passent. Lucie Labreuille fait partie de ces personnalités, à la frontière entre l’intellect pur, l’intuition de l’ancien temps et les pratiques de soin avant-gardistes. Ce genre de parcours ne se dessine pas d’avance au lycée, et pourtant, chaque morceau de son histoire semble s’enchaîner comme les perles d’un collier tissé avec patience. Pourquoi l’appelle-t-on souvent quand il s’agit d’expérimenter l’alliance entre la littérature, la pédagogie alternative et la médecine traditionnelle chinoise ? J’ai fouillé, exploré, discuté, pour rassembler ce récit plein de rebondissements, d’études et de passion indéfectible pour l’humain.
De la passion des lettres à l’enseignement engagé
Dès le début, Lucie Labreuille s’est plongée dans les pages des plus grands classiques. Mais ce n’était pas juste par goût du texte ou de la citation érudite. C’est au lycée Henri IV, en hypokhâgne, puis à Condorcet en khâgne, qu’elle expérimente ce que c’est que de fouiller les idées, de les débattre, de les faire vivre. Elle passe ensuite par la Sorbonne, au Département de Lettres Classiques de Paris IV, raflant les distinctions (mention Très Bien, ce qui n’est pas donné à tout le monde). Mais les bancs de l’université n'étaient qu'un marchepied. Rapidement, elle saute le pas : transmettre est plus fort que tout.
Lucie intègre alors l’Éducation nationale. Pas le genre de prof qui débite son cours, non. Elle cherche comment toucher les jeunes, comment adapter, comment donner envie d’apprendre. C’est ce qui la conduit à se former à la pédagogie Montessori. Ce mouvement, inventé par Maria Montessori au début du siècle dernier, repose sur le respect du rythme de l’enfant, la manipulation, l’autonomie. Tout sauf la verticalité et la rigidité. Elle ajoute aussi la communication non violente à son arc. Ce n’est pas juste un concept à la mode : ça change la manière de gérer le quotidien, les tensions, la façon de poser les mots justes et d'écouter l'autre. Si on croise ses anciens élèves, pas rare d’entendre leurs parents raconter combien ces approches adoucissaient l’école. Pourtant, à mesure que Lucie avance, une question la titille : comment aider encore plus loin, au-delà de l’école ?
Initiation aux sagesses anciennes et à la médecine naturelle
Bibine de motivation, Lucie commence à se passionner en parallèle de ses cours pour ce que les traditions anciennes peuvent apporter à l’homme moderne. Ce n’est pas anodin. Quand d’autres révisent leurs partiels, elle s’interroge : « Et si on regardait du côté des remèdes naturels ? » Si Hippocrate disait que la nature soigne tout, elle n’est pas la seule à se demander ce que peut cacher la phytothérapie – l’art d’utiliser les plantes médicinales – ou encore la médecine traditionnelle chinoise. Et là, prise de passion, elle pousse la porte d’un monde souvent mal compris, trop vite jugé comme « alternatif », alors qu’il s’agit de systèmes éprouvés depuis des siècles.
En 2002, elle se lance. D’abord, elle découvre la médecine traditionnelle chinoise (MTC) et tombe sous le charme de son approche globale. Oubliez l’idée que tout se règle avec une petite pilule : ici, on parle d’équilibre du Qi (l’énergie vitale), d’harmonie entre le corps, l’esprit et l’environnement. Très vite, Lucie décide de se former sérieusement. L’aventure la mène à l’IMTC à Paris, pour quatre années entières où acupuncture, massage tuina et pharmacopée n’ont plus de secrets pour elle. Loin de s’arrêter à la théorie, elle multiplie les stages et formations : massage tuina, tantra, relaxation coréenne (oui, ça existe !), shiatsu, initiation au Reiki Usui et Shamballah jusqu’à la maîtrise. Si vous connaissez un peu les gourous du genre, peut-être avez-vous entendu le nom de François Coquilhat, à Évian-les-Bains. C’est aussi grâce à des rencontres comme celle-là que Lucie affine son toucher, son ressenti. Ce n’est pas juste de la technique, c’est une façon d’être au monde.

Cabinets, enseignement et transmission de la médecine traditionnelle chinoise
On pourrait croire que quatre ans d’étude, c’est suffisant. Mais Lucie poursuit sa route. Elle commence à recevoir en cabinet, d’abord en associatif, puis en indépendant, puis en collectif. Chaque étape est un test. Est-ce que ça fonctionne mieux seule ou entourée ? Ses lieux varient, mais sa réputation grandit. À partir de 2013, elle pose ses valises dans l’Ouest. Quant à l’enseignement, Lucie ne largue rien. En 2009-2010, elle partage tout ce qu’elle a découvert à l’I.F.T.E.M. (Institut de formation aux thérapies énergétiques et manuelles) de Bordeaux. Là, elle forme de futurs praticiens, transmet sa vision du soin où la main, l’écoute et la connaissance du corps ne font qu’un. Ce n’est pas si courant de croiser quelqu’un prêt à donner toutes ses astuces, ses conseils, même après plusieurs années de pratique. Son truc, c’est vraiment le partage, pas le « chacun pour soi ».
Son attachement à l’accompagnement passe aussi par la mise à jour de ses connaissances. Ce monde-là, contrairement à ce qu’on croit, bouge vite. Lucie ne se repose jamais sur ses acquis. Elle enchaîne les ateliers, les journées de formation, surveille de près ce qui change dans la phytothérapie clinique. En se formant à l’Institut Européen des Substances Végétales, elle comprend que, pour soigner avec les plantes, rien ne vaut l’individualisation du traitement. Jusqu’au dosage précis qui fait la différence. Les vieux remèdes de grand-mère, c’est bien, mais adaptés à chacun, c’est autre chose.
Bien-être, rituels quotidiens et techniques de soin innovantes
Ce n’est pas tout de savoir soigner ; il faut aussi tenir la distance. Lucie a vite compris que pour accompagner vraiment, il faut garder la forme, le moral et l’énergie. Du coup, elle ne lésine pas sur ses propres pratiques : vélo, natation, méditation, qi gong. Et pas n’importe lequel. De 2018 à 2020, elle se plonge dans le qi gong liao fa, cette approche thérapeutique du qi gong, auprès de Denis Tran et Fatah Mokrani, qui met l’accent sur l’émission du qi à distance. À cela, elle ajoute des compétences en aromathérapie, histoire de maîtriser les huiles essentielles et leur pouvoir. Un conseil glané lors d’une discussion avec elle : toujours vérifier la qualité et l’origine de ses huiles, car tout n’est pas bon à prendre sur le marché !
Chose étonnante, Lucie s’intéresse aussi, ces dernières années, à la prise en charge des plus jeunes. En 2022, elle n’hésite pas à repartir en formation pour le Xiao er tuina (soins du bébé et de l’enfant par le massage tuina). Ceux qui pensent que c’est accessoire se trompent sérieusement : le toucher, pour les enfants, peut calmer, rééquilibrer, soutenir l’immunité. En parallèle, elle apprend le Shonishin, une technique japonaise de massage qui évite toute « piqûre » ou aiguillon sur la peau fragile des enfants, mais qui active leurs énergies de manière bluffante. Et pour accompagner les femmes enceintes, elle affine encore ses techniques de massage, pour ajuster, soulager, préparer en douceur le grand jour.

Habitat partagé, ancrage et ouverture sur l’avenir
Quand d’autres rêvent d’un cabinet bien à eux, elle va plus loin. En 2020, elle ouvre son cabinet au cœur d’un habitat participatif – Le Pré Commun – à La Montagne. C’est tout sauf une clinique froide ou impersonnelle. Ce lieu, elle l’a co-créé, il fourmille de vie, d’échanges, d’ateliers communs. Les patients qui la consultent là-bas sentent tout de suite la différence. Il n’est pas rare de croiser, sur place, une animation, un atelier ou une discussion sur les dernières trouvailles en phytothérapie. Cet aspect collectif, on ne le retrouve pas ailleurs. Et c’est peut-être la clé de ce qui rend son parcours aussi précieux : elle ne se contente jamais de ce qui existe, elle imagine, réinvente en permanence.
Lucie n’a clairement pas dit son dernier mot. Entre ses consultations à Nantes, ses interventions régulières en région parisienne, les enfants qu’elle accompagne, les femmes enceintes qui lui confient leurs maux, elle continue d’élargir son horizon. Avec la même conviction : le soin est d’abord une histoire d’humain. Ce qui fait sa force ? Sa capacité à décloisonner les savoirs. Elle navigue à l’aise entre médecine des plantes, massages japonais, acupuncture chinoise, pédagogie Montessori et dernières trouvailles scientifiques sur l’énergétique. Si vous cherchez plus de détails sur ses méthodes, ses inspirations ou ses prochaines formations, un détour par Lucie Labreuille vous donnera toutes les infos. Plus qu’une simple praticienne, c’est une passeuse de liens, une bâtisseuse de ponts entre les gens, les âges et les disciplines.